À quelques heures de la céremonie du Ballon d’Or 2023 qui récompense le meilleur joueur de football de l’année, la célèbre maison d’orfèvrerie Mellerio s’active pour terminer de façonner le trophée tant convoité. Entre artisanat d’art, héritage préservé et célébration de l’excellence sportive, immersion dans les coulisses de cet atelier hors du commun.

C’est au 9 rue de la Paix, dans un discret atelier, que le charme opère. À quelques heures de la cérémonie du Ballon d’Or 2023, qui aura lieu ce lundi 30 octobre à Paris, la maison Mellerio, réputée pour son savoir-faire joaillier et son expertise en orfèvrerie, s’affaire à finaliser les derniers détails du trophée qui sera remis au meilleur joueur de football de l’année.

À cette occasion, Iconic Business s’est entretenu avec Laure-Isabelle Mellerio, présidente et directrice artistique de la plus ancienne maison de joaillerie du monde.

Chaque année, depuis 1956, le défi est relevé avec brio. Sûrement parce que réaliser un trophée d’une telle renommée fait partie de l’identité de la maison Mellerio. En effet, si elle est désormais réputée pour son savoir-faire joaillier, c’est par l’orfèvrerie que tout a commencé.

A l’origine, les Mellerio sont des orfèvres italiens ayant fait choix de rejoindre la France dès 1515, afin d’y développer leur commerce d’objets précieux. Boîtes en argent, boucles et autres tabatières seront alors vendues à la cour du roi, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle expertise, celle de l’horlogerie et de la joaillerie.

« En tant que plus vieille maison d’orfèvrerie du monde, réaliser le Ballon d’or s’inscrit dans notre ADN. Nous possédons cette expertise si particulière depuis toujours et il me tient particulièrement à cœur de promouvoir cet artisanat », souligne Laure-Isabelle Mellerio, présidente et directrice artistique de Mellerio, interrogée par Iconic Business.

Aujourd’hui, la maison a conservé ce savoir-faire devenu très rare, et continue de réaliser des pièces de haute orfèvrerie, des objets précieux en cristal de roche, des ornements de table, des épées d’Académiciens et depuis près d’un siècle, des trophées sportifs comme tous ceux décernés lors du tournoi de Roland Garros, mais aussi dans le domaine de la voile, de l’équitation, du golf, et du football.

La famille Mellerio a toujours entretenu un lien particulier avec l’univers du sport. Grands amateurs d’activités physiques en tout genre, ils signent de nombreuses réalisations de trophée, qui leur valent parfois le surnom d »‘orfèvres du mouvement », confie Laure-Isabelle Mellerio.

En 1956, le journal L’Equipe demande à la maison de créer un trophée qui récompensera le meilleur joueur européen de football de l’année. Commence alors le début d’une longue histoire.

Au moins 6 mois de travail

Si le design a quelque peu évolué au fil des années (à l’époque, le ballon était beaucoup plus petit et reposait sur un socle en bois), le processus de fabrication du trophée de football n’a pas changé ou presque et chaque pièce nécessite au moins six mois de travail. Une fois terminé, le trophée pèse pas moins de 15 kilos.

« Cette création demande beaucoup d’étapes de production et implique de nombreux corps de métiers. Du forgeur au ciseleur en passant par le graveur, nous faisons appel à l’expertise des meilleurs artisans », explique Laure-Isabelle Mellerio.

Tout commence par la structure et la soudure de deux demi-sphères en laiton. L’orfèvre crée ensuite une ouverture dans cette structure, permettant d’enchâsser le ballon sur le socle en pyrite.

Puis, le trophée passe entre les mains du ciseleur, qui va passer 15 heures à travailler sur la seconde étape. Il remplit le ballon d’une substance appelée « ciment » afin de repousser le métal selon un tracé permettant de faire apparaître les coutures du ballon.

Une fois le ciselage terminé, le trophée est confié au polisseur qui va lisser la surface du trophée. Ensuite c’est au tour du graveur, d’insérer, à la main, le logo officiel de France Football ainsi que l’année de l’édition.

Enfin, le ballon est plongé dans un bain d’or et retourne entre les mains de l’orfèvre, qui réalise le montage final en fixant le trophée sur son socle de pyrite. Minutie, rigueur, technique… autant de qualités nécessaires à l’élaboration d’une telle pièce, symbole de l’excellence dans le monde du football.

Reste maintenant une question, dont seuls quelques inités, comme Laure Isabelle Mellerio, connaissent la réponse: qui sera cette année l’heureux destinataire de ce trophée légendaire? Réponse ce lundi soir au théâtre du Châtelet, à Paris.

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