Jeudi soir au pavillon Cambon, en marge du calendrier officiel de la Fashion Week de Paris, le joaillier Messika présentait les nouvelles pièces de sa dixième collection de haute joaillerie, Midnight Sun. Alors que ses voisins de la rue de la Paix préfèrent la période de la Couture en juillet pour dévoiler leurs gros carats, le spécialiste du diamant depuis ses débuts en 2005 veut s’inscrire dans le tempo et la culture de la mode et défile donc -pour la troisième fois– pendant la semaine du prêt-à-porter.

Il y a un an, Valérie Messika avait marqué les esprits en imaginant un show dans un cadre brut (l’immeuble en travaux, dans le quartier d’Opéra, qui abrita au XIXe siècle le studio du photographe Nadar) et surtout avec des mannequins en brassières, shorts ou leggings Adidas et cascades de diamants. Cette fois-ci, le cadre comme le stylisme sont moins détonants, mais Valérie Messika continue de marteler que la haute joaillerie ne se porte plus (forcément) avec des robes du soir classiques. Elle a confié d’ailleurs le soin des tenues à la créatrice Nix Lecourt Mansion qui ne s’est pas trop forcée pour imaginer des décolletés plongeants (devant comme dans le dos), des fourreaux couvrant juste la poitrine et dévoilant le ventre, des bodys ultra échancrés… bref de quoi laisser la peau libre de recevoir un maximum de brillants.

Car ici, les pierres ne restent pas sagement aux doigts, aux cous ou aux lobes, elles s’étalent sur l’oreille, sur toutes les phalanges et même les ongles. Elles ornent les cheveux, les ailes du nez, les lèvres, la taille et la chute de reins. Les grosses gemmes, comme ce diamant radiant jaune de presque 35 carats ou la généreuse série géométrique portée par Carla Bruni en ouverture du défilé, sont montées sur des ras-de-cou qui restent quand même la meilleure façon de les mettre en valeur.

Au son d’un remix énergique de You make me feel, les mannequins (dont deux hommes, acclamés) se succèdent parés de bijoux sur lesquels les diamants se mêlent parfois à la turquoise ou à la nacre. Et même à la Sannan Skarn, une nouvelle pierre verte découverte 2016 et prisée en Chine à l’instar du jade. Il y a aussi plusieurs créations avec des rangs de perles qui séduiront sûrement les clients du Moyen-Orient et de l’Asie où la marque compte de plus en plus de points de vente.