GRAFF

Si Lawrence Graff a donné son nom à une nuance de diamant bleu (le bleu Graff), l’Anglais a exposé à Paris des cascades de diamants jaunes. À commencer par cet appairage unique de diamants jonquille taille brillant, dont le jaune parfait est exalté par des intercalaires de mini-diamants blancs. Un spécimen « fancy intense» de 30 carats parade sur une chaîne Art déco fort réussie. Tandis que les plastrons mixant les gemmes jaunes et blanches se font torrent de lumière, source de jouvence éternelle.

CHANEL

Transposer la «main» du tweed, cher à Gabrielle Chanel, dans une collection d’or et de pierres est un exercice inédit. Ouvrage réussi et enchanteur avec cette suite du premier chapitre Tweed révélé en 2020. Les 67 bijoux du volet dévoilé à Londres et Paris fascinent par leur incise racée. Les bagues sont voluptueuses, bien pensées dans leur conjugaison d’onyx noir, de saphirs bleus et jaunes. Les colliers mi-abstraits, mi-figuratifs, donnent à voir des trames de diamants monochromes (photo), des enchaînements sophistiqués de mailles d’or ourlés de pampilles de cristal de roche et d’étoile en diamants étincelants…

LOUIS VUITTON

Le numéro un mondial du luxe affiche une insolente jeunesse dans ce domaine où il s’est lancé en 2009. Se dégage un mélange de fougue et de puissance, particulièrement prégnant dans cet ensemble Deep Time, dont le premier chapitre compte une centaine de pièces. Remarquable éclectisme du collier Rupture, où Francesca Amfitheatrof mixe une grosse gourmette en or jaune avec une rivière de zircons poudrés et une guirlande d’opales endiamantées. Mais le vrai tour de force réside dans ce choker unique dont le mouvement reproduit celui d’une vague de diamants qui se replie sur un magnifique saphir de Ceylan de 40.8 carats (photo).

MESSIKA

En 2023, Valérie Messika fête les 10 ans de sa marque à travers une collection proprement «messikienne», où les diamants «décomplexés » jouent la carte de l’hyper contemporanéité. Ainsi, aux côtés d’une breloque de lèvre où un diamant jaune peut se révéler précieux pour jeûner avant l’été, d’earcuffs et de bijoux de cheville bien sentis, l’œil se pose sur un remarquable choker en or blanc poli miroir serti d’un diamant jaune de 20 carats et d’un diamant blanc de 9 carats (photo). Sexy.

BOUCHERON

Des bijoux qui font crac boum hu sur un ring multicolore conçu par un designer japonais du mouvement Memphis? Avec Claire Choisne, tout est possible. More is More compte 30 pièces hyperboliques sorties d’un manga des années 1980. Réduites à leur portion congrue, or et pierres de centre font de la figuration au profit de chouchous et barrettes de cheveux en bio-acétate, aluminium et pavage de diamants, de bagues géométriques à illusion d’optique (photo), de bijoux de vêtements, comme cette poche aimantée en onyx, diamants et titane. Aussi fou que frais.

DE BEERS

Dans ce chapitre deux de Metamorphosis, on compte quatre parures illustrant les saisons. Cette collection aux lignes symétriques met en avant la pierre phare du premier métier de De Beers : le diamant, comme sur cette bague (photo) transformable sertie d’un diamant jaune.

GUCCI

Dans un magnifique et méconnu palais des Médicis, à Florence, l’Italien a fait défiler les pièces phares d’un ensemble de 133 pièces de haute joaillerie. Moins dix-neuviémiste et baroque que les précédents opus, Allegoria met à l’honneur des sautoirs d’esprit néo-soixante-dix où des maillons pavés de diamants se terminent par des pierres de couleurs géantes : tourmalines vertes de 112, voire 226 carats (photo), tourmaline rose de 161 carats… Une allégorie qui donne envie.

POMELLATO

Avec cette Ode à Milan, le joaillier italien célèbre la ville qui l’a vu naître en 1967. Constitué de 33 pièces, cet ensemble aux accents urbains conjugue les icônes de Pomellato sur un mode très contemporain. Tel ce collier graphique composé de quatre rails de 128 spinelles dont les tons d’une subtilité inouïe rappellent un coucher de soleil en Lombardie. Les boucles d’oreilles serties de tanzanite bleu électrique et de grenats cerise pyramidaux (photo) sont remarquables. Tout comme ces torques d’or pavés d’un charivari de diamants montés à l’envers et parfois entrecoupés de maillons de gourmette, un savoir-faire que quelques rares joailliers, dont Pomellato, maîtrisent encore.

CHAUMET

Le premier jour, à la première heure, un client asiatique s’est offert la pièce phare du Jardin de Chaumet, un très beau collier épi de blé (photo) dont la moisson valait son pesant d’or: 3,7 millions d’euros. En prime, il interdit à quiconque de poser les mains dessus afin de ne pas le «polluer avec de mauvaises ondes »… Dans cette collection d’une soixantaine de pièces aux accents naturalistes, Chaumet a semé de jolies pierres, tel ce spinelle tanzanien de 24 carats ou cette opale d’Australie de plus de 50 carats.

PIAGET

Piaget a présenté à Florence plusieurs parures emblématiques de son style. À l’instar de ce mémorable bijou d’oreille en marqueterie de nacre et d’or finement ciselé qui va de pair avec une bague (photo) tout aussi ouvragée. Grande spécialité de cet horloger joaillier suisse, le travail de l’or apparaît magistral sur ce jonc unique en chrysoprase et or blanc gravé qui arbore en haut une émeraude de Colombie de plus de 6 carats et, en bas, un discret cadran d’heures. Irrésistible.