À deux pas de la place de la Comédie, le passage Lonjon s’est refait une beauté et est monté en gamme sous l’élan d’un entrepreneur autodidacte de luxe : Gilles Frayssinhet, joaillier de son état. Il est aujourd’hui le principal joaillier d’Occitanie.
« C’était à Anvers, j’ai 18 ans. La personne avec qui je travaille me donne un paquet de diamants et il me dit : Va les vendre ! Tu me paieras quand tu les auras vendus. » C’est Arié, un diamantaire ami de son père qui a tendu la main à Gilles Frayssinhet. À peine majeur, pas du tout enfant de la balle (son père est transporteur, sa mère comptable), il a trouvé sa voie. À 20 ans, il ouvre son premier local à Béziers et fait les allers-retours avec la Belgique. Trente-neuf ans plus tard, le voilà à la tête du principal groupe joaillier d’Occitanie : Frayssinhet joaillier. Trois boutiques à Bordeaux, trois à Toulouse et quatre à Montpellier, les quatre dans la même rue. Et pas n’importe quelles boutiques.
En 2003, « je bascule les deux pieds dans le luxe »
« Dans le domaine, il y a trois catégories : le luxe, les artisans réparateurs et la grande distribution », explique-t-il. Lui ne s’est pas trompé : « Quand j’ai démarré, il y avait beaucoup de petits artisans. En 2000, il devait encore en y avoir 250. Aujourd’hui, ils sont 70. » Le marché lui a surtout donné raison quand le haut de gamme décolle dans les années 2000. Il l’avait senti et s’était installé à Montpellier, en rachetant la boutique Cartier, passage Lonjon en 2003. « Là, je bascule les deux pieds dans le luxe. J’avais compris que le marché allait se diviser, que l’avenir n’était plus dans la bijouterie traditionnelle. Dans le haut de gamme, la ligne est plus lisible : il faut toujours aller vers plus d’exceptionnel, de perfectionnement, toujours pousser plus loin les limites. »
Exigence, méthode, humilité, travail
Il s’en excuse presque, lui l’autodidacte qui n’a pas fait d’études. « Mais j’ai fait beaucoup de sport, je suis un compétiteur, cela demande de l’exigence, de la méthode, de l’humilité et du travail. Travailler tous les jours, tous les jours. » Avec un petit plus : le sens des affaires et de l’entreprise. « Nos vendeurs sont formés avec cette exigence du service et tous les diamants, toutes les pierres que nous vendons sont certifiés par des laboratoires reconnus dans le monde entier. C’est simple, il y en a trois. » Il les cite : GIA (Gemological Institute of America), le HRD (Haut conseil du diamant) et l’IGI (International Gemological Institute).
Il est chez lui aux numéros 2, 3, 5, 6, 7, 9 et 15 de la rue !
La stratégie et le travail sont payants. Au point aujourd’hui qu’à Montpellier, le passage Lonjon est devenu la rue Frayssinhet. Il est chez lui aux numéros 2, 3, 5, 6, 7, 9 et 15 de la rue. Il suffit de lever les yeux et les lire les enseignes. Bon, il ne les occupe pas toutes et loue notamment les murs à Montblanc par exemple. Lui-même ouvrira Messika, un autre joaillier en décembre prochain. Façades et menuiseries rénovées, l’endroit entier est monté en gamme. « C’est notre place Vendôme à nous », s’amuse un commerçant voisin, plutôt satisfait de l’attraction qu’elle engendre. Mais là encore, ce n’est pas un hasard. «
« Le luxe, c’est l’art de vivre à la Française, il faut en être fier »
« Il y a eu des opportunités, mais pas que », confie Gilles Frayssinhet, qui avait anticipé que « dans les grandes métropoles, il ne resterait plus qu’un seul distributeur de luxe. On le voit aujourd’hui : notre zone de chalandise va de Perpignan à Nimes et Millau. Il faut concentrer l’offre. C’est ce que l’on propose. Et nous avons toutes les marques ! » Cartier, Rolex… effectivement, les vitrines font saliver les amateurs et les curieux. Mais sa réussite, Gilles Frayssihnet, et ses 59 printemps dynamiques, la partage. Avec ses proches, dont son fils Mathias, prêt à prendre sa suite. Avec ses 52 salariés du groupe aussi. « Vous voulez parler de la rue ? Alors vous devez parler de Jean Gaillard (le prêt-à-porter historique du 4 passage Lonjon, NDLR). Quand j’ai acheté Cartier, en 2003, il était déjà là. Et puis il m’a dit : si tu t’agrandis là, moi je m’agrandis là. Cela a été une question d’opportunités. » Le ticket est gagnant, tous les deux sur le même secteur. Gilles Frayssinhet : « Le luxe, c’est l’art de vivre à la Française, c’est l’art et l’éducation. Nous ne sommes pas les leaders mondiaux par hasard. Nous devons en être fiers. » Gilles Frayssinhet peut aussi être fier de sa propre réussite.
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