Tout juste inauguré, le neuvième hôtel du joaillier Bulgari célèbre la grandeur et l’histoire de la ville aux sept collines.
Par Marion Tours
Publié le 26/06/2023 à 07h00
Temps de lecture : 3 min
Vingt ans. C’est le temps qu’il a fallu à Bulgari pour dénicher l’écrin de son nouvel hôtel inauguré à Rome le 9 juin. Vingt ans durant lesquels la célèbre marque de joaillerie a, en marge de ses prospections dans la ville, égrené une dizaine de 5-étoiles dans le monde, de Milan à Shanghai en passant par Bali, Londres, Dubaï, Paris et Tokyo ; et surtout peaufiné son expertise dans l’art de recevoir. Vingt ans au terme desquels cette dernière ouverture s’apparente à celle de la maturité : « Plus qu’un hôtel, le Bulgari Rome est un monument, un musée contemporain de l’architecture romaine, se félicite Jean-Christophe Babin, PDG du groupe. Avec lui, nous lançons une nouvelle génération d’établissements où se croisent art, culture et hospitalité. »
Situé sur la piazza Augusto Imperatore en lieu et place du siège de l’INPS (la sécurité sociale italienne), un des ultimes fleurons de l’architecture rationaliste édifié entre 1936 et 1938 sous l’ère mussolinienne et inauguré en 1950, le Bulgari Rome fait aussi face au mausolée d’Auguste et à l’Ara Pacis, deux monuments majeurs de l’époque romaine – le premier abrite la tombe de l’empereur, le deuxième célèbre la Pax Romana – offrant ainsi d’embrasser deux millénaires d’Histoire, de la Rome impériale (Ier) à la Rome moderne via le musée conçu in situ par Richard Meier (XXIe). Autant dire un patrimoine unique en son genre dont le joaillier n’a cessé de se nourrir et dont il s’est inspiré pour son hôtel. À l’instar de ses collections de bijoux qui, depuis la création de la société en 1884, puisent dans la ville et ses emblèmes les plus identitaires, telle l’étoile à huit branches – ornant la coupole de la basilique Saint-Pierre ou d’autres monuments hérités de la noblesse pontificale -, aujourd’hui au cœur de l’ADN de la marque.
Culture du détail. « Pour mener à bien ce projet, il a fallu intégrer divers éléments avec toute leur complexité, explique Patricia Viel, cofondatrice du cabinet ACPV Architects, qui parachève ici sa neuvième collaboration avec Bulgari Hotels. À commencer par la vision d’Auguste : celle de redessiner la ville et de la propulser en tant que capitale en l’habillant de marbres colorés et de matériaux exotiques aux dépens des briques, de la terre cuite et de la densité architecturale, sans réelle fondation, qui prédominaient alors. Il a fallu également intégrer l’histoire du bâtiment, fruit d’un plan d’urbanisme lancé par Mussolini dans les années 1930, qui visait à réaménager l’environnement du mausolée et l’inscrire à nouveau dans la lignée d’Auguste, en réinsufflant de l’espace. Cela a donné une architecture très simple, concentrée sur les façades en briques et travertin, uniquement décorée d’une fresque en mosaïques monumentale de Ferruccio Ferrazzi. Ce à quoi s’est ajoutée la volonté de valoriser l’artisanat italien à travers des techniques, le plus souvent, ancestrales. »
On pense notamment à l’« opus spicatum », revêtement de sol de la Rome antique réalisé avec des briques d’argile disposées telles des écailles de poisson que l’on retrouve sur le rooftop ouvert à 360 degrés sur le Tibre, les collines, la Villa Medicis ou encore la Trinita dei Monti. On pense aussi aux mosaïques façonnées à l’aide d’un marteau de maçon qui jalonnent fontaines, salles de bains et murs de la piscine, reprenant les dessins des thermes de Caracalla. On pense encore au plâtre Marmorino du Bulgari Caffé dont la carte se veut accessible à tous, de l’expresso (5 €) à la salade tomate-burrata (16 €) ; aux sols en terrazzo vénitien agrémenté d’éclats de marbre noir taillés à la main ; au verre de Murano soufflé utilisé pour les lampes du vestibule, l’habillage du bar ou les fenêtres du spa figurant les motifs du Panthéon. Et enfin, à la marqueterie de noyer finie à la laque distillée dans le restaurant du chef étoilé Niko Romito, qui signe l’offre culinaire de la plupart des hôtels Bulgari. Une culture du détail et de « l’irrégularité » dont s’enorgueillit le chef de projet, Roberto Mariani : « Ce qui est un défaut pour la production industrielle est au contraire pour nous une valeur de vérité. » À bon entendeur, ou preuve, s’il en était encore besoin, qu’entre hôtellerie et joaillerie, il n’y a qu’un pas§
À partir de 1 650 € la nuit, bulgarihotels.com
BULGARI HOTEL/SP (x7) – HOTEL BULGARI ROMA
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