Voilà une exposition qui tombe à pic puisque non seulement elle met en lumière une période peu connue de ce joaillier dont l’histoire s’attache d’ordinaire davantage à celle de Joséphine de Bauharnais qu’à celle des hippies mais elle colle à l’air du temps si nostalgique de ces «happies seventies ». Une fois le choc passé de la confrontation entre la magnificence des salons classés où Chopin composa son dernier morceau et l’esthétique débridée du mobilier de Paulin, des robes métalliques de Paco Rabanne et des tapisseries de Vasarely, le visiteur découvre un corpus détonnant composé de 120 bijoux dont plus de la moitié n’avait jamais été montrée. « On a oublié que pendant les années 1970, la joaillerie classique était en perdition, rappelle Jean-Marc Mansvelt, pdg de la marque.
Une tête d’animal en cristal et vermeil du Bestiaire Fabuleux, fruit d’une collaboration en 1970 entre Chaumet et Baccarat. © Chaumet
Chaumet a réinventé son propre métier en faisant preuve d’une modernité et d’une audace incroyables dans le travail de l’or, le mélange des matériaux et bien sûr dans le design des pièces dont les plus emblématiques ont été créées par René Morin et Pierre Sterlé. » Mixant habilement documents d’archives, photographies de mode et objets mirifiques telles ces têtes d’animaux en cristal et vermeil du Bestiaire Fabuleux, fruit d’une collaboration en 1970 entre Chaumet et Baccarat, l’Age d’Or permet de découvrir combien ce joaillier a su s’illustrer dans un autre champ que celui des diadèmes. En or « pépite » ou en or « sauvage », le métal noble se transforme en une coulée bouillonnante au creux du cou dont parfois les rives sont adoucies de plans d’eau calmes en or blanc poli miroir…
Projet de collier aux feuilles et glands en bronze patiné, or martelé et diamants, Chaumet, 1977, crayon graphite, lavis et rehauts de gouache sur papier calque. Paris, collections Chaumet. © Chaumet
Les broches figuratives ou abstraites ont pour point commun des pierres dures, corail, malachite, lapis-lazuli dont la rudesse est rendue presque baroque par force crinières, queues, ailes d’or tricoté, texturé, échevelé de façon paroxytique.
Catalogue commercial de L’Arcade représentant la parure liane comprenant un collier torque et une paire de boucles d’oreilles en or sauvage et or poli miroir, Chaumet, 1971. Paris © Chaumet
Voici encore les colliers « Pierres d’Or » où les pierres de centre sont remplacées par des cartouches en or 24 carats inspirés des blasons figurant au fronton des immeubles parisiens. Les torques, comme le Gingko représentant en bronze et or martelé la feuille de l’arbre éponyme ou celui-ci de 1973 dont le centre, en cabochon de corail blanc, rappelle le cadran d’un téléphone, sont absolument sublimes. S’y précipiter car ces bijoux font souffler un vrai vent d’air frais sur la place Vendôme.
« L’Âge d’or », Chaumet 12 place Vendôme, 75001 Paris. Sur réservation
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