Installé à Venise, il était le joaillier préféré des esthètes et des initiés avec ses bagues serpent et ses broches memento mori. La créatrice Francesca Amfitheatrof va reprendre le flambeau, auprès de ses deux enfants, et faire perdurer sa marque et son héritage.
Attilio Codognato était un joaillier comme on en fait plus, absolument sourd aux lois du marketing, totalisant un seul et unique point de vente au monde, à Venise, vendant exclusivement des pièces uniques, et surtout déployant un style inimitable -bien que largement imité- et reconnaissable -des initiés- au premier coup de d’œil. Tous ces éléments contribuèrent au succès et à l’estime de cette maison familiale depuis quatre générations. Les bijoux Codognato ont fait courir pendant des décennies les femmes les plus chics de la planète, de Louise de Vilmorin à Kate Moss, de Coco Chanel à Jeanne Moreau, de Diana Vreeland à la duchesse de Windsor, mais aussi des hommes tels que Cocteau et Orson Wells, Andy Warhol et Visconti, Karl Lagerfeld et Valéry Giscard d’Estaing, Alessandro Michele et Nicolas Cage. Né dans une famille d’orfèvres-joailliers vénitiens, il mit ses pas au début des années 1970 dans ceux de son père, de son grand-père et de son arrière-grand-père en parvenant à donner à sa petite boutique à deux pas de la place Saint Marc une aura planétaire attirant les collectionneurs qui ne manquaient pour rien au monde un tour dans sa boutique pendant la Biennale d’art.
Attilio Codognato, décédé en début de semaine à l’hôpital de Venise des suites d’une maladie, était un homme très cultivé, parlant couramment français et lecteur passionné de Proust. Il était lui-même un grand spécialiste de la peinture contemporaine, collectionneur de toiles de Roy Lichtenstein et Andy Warhol (qui fit un portrait de lui), mais aussi de Robert Rauschenberg, Bruce Nauman, Lucio Fontana et Cy Twombly. Pourtant cet inconditionnel de Marcel Duchamp tirait plutôt son inspiration, à l’instar de ses aïeux, dans l’art byzantin et les fouilles étrusques, le baroque italien et les mises en scène du Caravage. Alors que son grand-père fit sensation avec ses broches mauresques aux têtes d’ébène, lui misa sur les bijoux vanités, les bagues serpent, les camées, les pièces à secrets et à décor d’émail. «La joaillerie est un art du vol, disait-il récemment, dans la mesure où l’essentiel est de s’inspirer de ce qui nous entoure afin de le transformer».
Attilio Codognato avait deux enfants, un fils Mario -commissaire d’exposition et directeur de la Fondation Anish Kapoor- et une fille Cristina. Ils ont annoncé que, plus tôt que prévu, et à l’initative de leur père, la créatrice Francesca Amfitheatrof prendrait en charge la direction artistique de la marque à leurs côtés, tout en gardant ses fonctions au sein du département joaillerie chez Louis Vuitton. «Ils ont passé beaucoup de temps ensemble et partageaient la même fascination pour l’art et l’alchimie, sous-tendant la joaillerie. Notre père considérait que Francesca était la seule designer de joaillerie pouvant entrer dans son monde et prendre sa relève avec enthousiasme et goût».
De son côté Franscesca Amfitheatrof a raconté au Figaro : « J’ai rencontré Attilio pour la première fois quand j’avais une vingtaine d’années et que son fils Mario a organisé une première exposition à Londres. Nous nous sommes immédiatement très bien entendus et avons développé des liens forts, tous les deux et avec sa famille. Comme tous les amateurs d’art et de bijoux, je rêverais de ce qu’Attilio nous réservait. Sa magie et son esprit étaient toujours le point culminant de chaque Biennale. Je suis honoré qu’il m’est confié la responsabilité de perpétuer son héritage et de participer à l’histoire Codognato entamée à Venise en 1866.»
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