Si les créations de cet Alsacien d’origine, devenu Parisien (sa société Bermudes existe depuis 25 ans) et Angoumoisin deux jours par semaine pour veiller à la bonne marche de SBA, s’exposent (et se vendent) dans la nouvelle boutique Officine 8 -ouverte le 8 juin, rue Chabrefy à Angoulême, lire CL du 13 juin-, elles s’étalent aussi dans les vitrines des géants du luxe, Place Vendôme, à Paris. Il travaille avec Louis Vuitton, Van Cleef & Arpels, Dior, Chaumet, Cartier. « Ces marques nous accompagnent depuis aussi longtemps, parce que nous avons toujours eu à la capacité à nous adapter à elles, à leurs besoins, leurs envies », considère ce fils de joaillier, formé à l’école du Louvre et initié par des maisons de prestige avant de voler de ses propres ailes. « J’ai passé les 40 premières années de ma vie professionnelle à apprendre, porté par l’amour du métier, des artistes, des concours ».
J’ai passé les 40 premières années de ma vie professionnelle à apprendre
L’un des best-sellers de ce passionné de perles et de gemmes s’appelle « Le lien » pour Chaumet. « Une collection vendue à 10 000 ou 15 000 exemplaires à travers le monde en dix ans ». Un fait d’armes, particulièrement éclatant, se dévoile dans une petite vitrine installée à l’entrée de la manufacture de la rue de Montmoreau, à Angoulême : la Palme d’or. De 1991 à 1999, la SBA a réalisé les trophées qui couronnent le monde du cinéma au Festival de Cannes. « La première palme faisait 33 grammes. Plaquée sur un support en cristal », se souvient-il.
Dans l’intimité de Johnny
Dominique Muller se targue aussi d’avoir réalisé « le flacon de parfum le plus cher du monde ». 50 000 euros, « en cristal de Baccarat, habillé d’or et de diamant ». Il a travaillé avec un artiste contemporain sur la création d’un « cœur en or, » aussi grand qu’un vrai cœur, imaginé un collier en plumes serti de 45 points de diamants vendu à un homme d’affaires taïwanais. « Cette création devait coûter entre 350 000 et 400 000 euros. Je l’ai cédé à 150 000. Et livré personnellement à l’acheteur ».
Les perles et les gemmes, matière première de ses créations, il est longtemps allé les chercher lui-même, partout dans le monde. Les diamants à Bombay ; les rubis en Birmanie ; les saphirs au Sri Lanka ; les perles à Tahiti ; les émeraudes en Colombie, en Éthiopie et en Zambie ; les aigues-marines, les topazes et les émeraudes au Brésil… « Il m’est arrivé de descendre dans les mines, à 200 mètres de profondeur, par un trou d’1,5 mètre de largeur, pour découvrir les pierres ».
Ses clients stars ? Il cite Yannick Noah – « j’ai réalisé son alliance quand il s’est marié avec Heather Stewart-Whyte »– Adriana Karembeu, les joueurs de foot du Bayern de Munich à l’époque de Karl-Heinz Rummenigge. Certains clients de renom sont même devenus des amis, révèle-t-il, avant de raconter ses rencontres avec deux monstres sacrés : Jean-Paul Belmondo et Johnny Hallyday.
Un centre de formation à la joaillerie à Angoulême en 2024
Avec Bébel, tout commence au milieu des années quatre-vingt. L’acteur vient de rompre avec la mannequin brésilienne Carlos Sotto Mayor, la prostituée dans Le Marginal. « Il lui avait offert des bijoux Cartier. Au moment de la séparation, il a souhaité les récupérer et préféré la dédommager du montant équivalent en argent ». L’Homme de Rio confie ses joyaux à Dominique Muller, lui demande de les démonter et de les remanier. Un lien se tisse alors. Belmondo devient un client régulier, la confiance s’installe. « Un jour, je le reçois dans mon atelier parisien, le coffre est ouvert et il me lance : « Tu laisses un coffre ouvert devant Bébel, mais t’es complètement fou »».
Le comédien lui présente Johnny Hallyday. Qui tombe amoureux de ses créations. « Un soir, il dit : « Je veux le même bracelet que Belmondo »». Le lendemain matin, je le vois apparaître derrière la grille de mon atelier parisien. Il saisit les barreaux des deux mains et crie « Laissez-moi sortir »» (ou plutôt entrer). À de nombreuses reprises, le joaillier livre lui-même ses créations au domicile de Johnny. Dont quelques pièces en silver platinium, ce métal noir («Noir c’est noir… ») dans la masse, spécialité de SBA. « Il me reçoit, on se tutoie. Il m’invite aux avant-premières de tous ses concerts. Il me fait même à manger : qui peut raconter que Johnny Hallyday lui a préparé un steak tartare ? ». Dans une vitrine de la rue Montmoreau, la photo de Johnny s’affiche devant une croix en saphir de synthèse. « Je l’avais faite pour lui. Il ne l’a jamais portée. Laetitia, sa femme, ne l’aimait pas ».
À soixante ans passés, Dominique Muller n’a plus grande chose à prouver et à apprendre de son art. Qu’est-ce qui le fait encore courir ? Sa réponse : « L’envie de transmettre ». Celui qui a commencé l’entretien en prenant ses distances avant de s’épancher avec sincérité lâche un petit scoop : l’année prochaine, il ouvre un centre de formation à la joaillerie, au cœur de l’îlot discret de la SBA, rue de Montmoreau, à Angoulême. 500 m² seront consacrés à cette école qui initiera au métier une dizaine de personnes chaque année. « L’idée c’est d’en garder cinq de chaque promo chez, nous pour accompagner nos besoins en personnel. Pour la certification, c’est Ok, les profs sont en phase de recrutement ».
(1) La maison Flamand a fermé ses portes à Angoulême il y a 30 ans. Elle a employé jusqu’à 500 salariés.
En dates
1962. Naissance à Sierentz en Alsace.
1978. École de joaillerie de la rue du Louvre, à Paris.
1984. Chef d’atelier à 23 ans chez Ligne de France.
1988. Chef d’atelier chez Khrusos.
1991. Directeur technique et artistique chez CFPI.
1992. Il rejoint Paul Flamand à Angoulême, juste avant la fermeture de la réputée manufacture de bijouterie charentaise.
1993. Avec 4 associés, il crée à Angoulême, la Société de bijouterie angoumoisine (SBA).
1996. Prend la majorité des parts de la SBA puis 100 % en 1998.
8 juin 2023. Les créations de la SBA s’affichent dans la nouvelle boutique Officine 8 qui ouvre à Angoulême.
14 Juin 2023. Annonce la création, en 2024, d’un centre de formation en joaillerie à Angoulême
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